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lundi 9 avril 2012

George Steiner - La lecture, le livre et la transcendance


Steiner aborde ici dans une très belle langue une pensée qui problématise de nombreux thèmes centraux pour notre société : il replace notamment dans un contexte historique l'histoire du livre et analyse le rapport que nous entretenons avec lui dans nos sociétés contemporaines. Il dessine sans complexe une éthique du livre vouée pour lui à l'extinction.
Cela l'amène ensuite à considérer l'histoire moderne et les liens qu'entretiennent nos civilisations "éclairées" avec la barbarie ; la civilisation comme phénomène mortel dans ce que Laure Adler nomme, en le paraphrasant, une "nostalgie de l'absolu". "Le monde de l'art conceptuel me dégoûte profondément", déclare-t-il notamment.
De ce rapport à la culture, il explique son attachement aux valeurs de la transcendance et l'ambiguïté de l'attitude qu'il entretient vis-à-vis de Dieu et de l'athéisme.
Enfin, cette phrase terrible : "Le seuil de l'humain, du minimum d'être homme, a baissé."


Hors Champ du 5 avril 2012,
4ème partie sur 5 d'une série sur Georges Steiner

lundi 6 février 2012

Entretiens photographiques : Q. Bajac

Entretien précédent : S. Maresca



SYNTHÈSE

Le 2 février 2012
Quentin Bajac dirige aujourd'hui le cabinet de la photographie du Musée National d'Art Moderne (Centre Pompidou) et revient ici sur sa formation initiale et la carrière qui l'a mené jusqu'ici. Ayant participé de près à deux des plus grandes collections publiques de photographies en France (il a été au Musée d'Orsay avant le MNAM), il fait un retour sur la constitution de ces deux collections, leurs similitudes et leurs différences - notamment l'impact des conservateurs initiaux Alain Sayag et Françoise Heilbrun -, en écho en particulier à un article publié dans Études Photographiques intitulé Stratégies de légitimation
Il explique ensuite les tâches d'héritage et de renouvellement qui lui restent à réaliser, de la théorisation à l'ouverture de la collection vers des régions du monde délaissées ou la période contemporaine. M. Bajac présente aussi l'équipe du cabinet de la photographie et les travaux quotidiens auxquels ils sont occupés.
Enfin, il débat du rapport livre/musée qu'il considère au demeurant peu concurrentiel, du nombre de tirages d'une photographie et du phénomène de raréfaction que l'on peut observer du fait des artistes mais aussi des mécanismes inhérents au marché de l'art lui-même. De manière assez surprenante pour un conservateur du MNAM duquel on s'attendrait à entendre les revendications du marché de l'art contemporain, il avoue que le faible tirage lui importe peu et qu'il peut acheter des œuvres tirées plusieurs dizaines de fois, ce qui ne l'empêche pas pourtant d'admirer des œuvres rares, à condition que cette rareté se justifie dans une démarche artistique et ne soit pas un simple geste mercantile à la mode. Par rapport à l'importante collection de négatifs (environ 50 000), une sorte d'exception française, il explique le rôle pédagogique du musée, l'idéal d'une photographie qui serait un art populaire.

Merci à M. Bajac.


Entretien à venir : Patrick Faigenbaum (?)

jeudi 2 février 2012

Entretiens photographiques : S. Maresca

 Entretien précédent : T. Marlat

Sylvain Maresca à l'ENS Louis-Lumière - Boulet


SYNTHÈSE

 Le 31 janvier 2011
 Sylvain Maresca jette un regard sociologique sur la photographie et la variété de ses usages, qu'il juge toujours plus florissants dans les pratiques amateures et populaires. Pourtant, explique-t-il, il ne faut pas croire que ces pratiques puissent aujourd'hui être confondues avec les productions professionnelles. Un écart fondamental entre cette photographie d'amateur et la photographie professionnelle demeure, hormis peut-être pour la photographie de mariage. Mais, même au sein de cet événement où chaque invité est aujourd'hui producteur d'images, la présence du photographe reste nécessaire pour produire des photographies conformes aux codes attendus, qui restent les codes de la photographie professionnelle.
Entre pratiques populaires et critiques spécialistes, il dédramatise le rôle du peuple dans la production d'images et dans sa réception. Il pousse en outre l'organisation de la rareté du tirage photographique jusque dans ses conclusions aporétiques, affirmant que la "photographie résiste toujours". Enfin, il retourne  la dialectique de la "forme-tableau" en imaginant que la photographie ruine la mécanique du tableau.

Merci à M. Maresca pour son temps et sa disponibilité
Photographies réalisées par Louis Boulet


Entretien suivant : Quentin Bajac

vendredi 16 décembre 2011

Entretiens photographiques : T. Marlat


Entretien précédent : Y. Michaud

Thierry Marlat à sa galerie - Boulet/de Pontbriand Vieira



SYNTHÈSE

Le 1er décembre 2011
Tout en retraçant son parcours personnel, Thierry Marlat nous donne à voir ce qu'a dû être le métier de galeriste photo dans les années 80, alors que personne ne s'intéressait vraiment encore à ce marché pas plus qu'on considérait cette pratique comme un art, sauf parfois pour la photographie du XIXème siècle ou de l'entre-deux guerres. Ce sont pourtant bien les travaux photographiques modernes et artistiques qui l'intéressent, comme il le réaffirme ici, d'abord avec Penn, Mapplethorpe, Newton, Sujimoto puis avec beaucoup d'autres.
Si on imagine souvent le travail de galeriste comme un travail de gestion des artistes et de leurs tirages, M. Marlat a une idée très particulière de son métier, essayant de défendre librement des œuvres plutôt que de gérer des individus. Assumant aussi complètement son statut de marchand d'art, il essaie de promouvoir une conception très personnelle des relations avec les collectionneurs, fondée sur la proximité, la confiance et la réciprocité.
A une époque où le marché n'existait pas, il explique en effet comment il a fallu le mettre au monde, notamment en rassurant les collectionneurs d'art habituels ; cela est notamment passé par la création d'une rareté (notion de vintage) et d'une histoire de la photographie. Pourtant, on observe aujourd'hui un déclin de ces valeurs de rareté et d'historicité au profit de critères plus esthétiques, particulièrement parce qu'il est devenu extrêmement difficile de conserver et de garantir le statut unique d'une œuvre photographique.
Il explique enfin la distinction qu'il opère entre photographes destinés plutôt au mur et photographes qui sont faits pour la presse et le support livre, sans que cette distinction n'entraîne aucune hiérarchie.


Merci à M. Marlat
Photographies réalisées par Louis Boulet et Anna de Pontbriand Vieira à sa galerie

Entretien suivant : Sylvain Maresca

lundi 5 décembre 2011

Entretiens photographiques : Y. Michaud

Entretien précédent : Jean-Marc Lacabe

Yves Michaud à son domicile - Boulet/de Pontbriand Vieira



SYNTHÈSE

Le 23 novembre 2011
Dans cet entretien, Yves Michaud décrit la photographie comme une pratique complètement intégrée à l'art, une partie, une composante de ce qu'on appelle aujourd'hui art, contredisant complètement ce que j'essayais de voir comme une pratique indépendante et hermétique. D'ailleurs, dans la suite de l'entretien, M. Michaud poursuit logiquement en tirant les leçons du modernisme, enlevant à la photographie sa spécificité d'être reproductible : l’œuvre unique, dit-il, n'est finalement qu'un fantasme hérité du romantisme et que nous devons mettre à distance. L’œuvre unique n'est finalement historiquement jamais pertinente hormis dans une période qu'a ouvert le romantisme et dont nous observons aujourd'hui les ultimes avatars. En ce qui concerne le photographie, l'unicité de l’œuvre n'est pas plus dans le tirage que dans la matrice (négatif, fichier raw...) comme je le demandais, mais dans sa place au sein de l'histoire de l'art, l’œuvre existant en tant que concept, dans son essence en dehors de toute existence réelle.
La particularité de la photographie dans l'art n'est pas, pour M. Michaud qui se positionne contre une école de pensée notamment représentée par Michael Fried, dans sa lutte contre le concept d'art comme je l'imaginais mais plutôt, en rendant évidente sa reproductibilité, contre le concept passéiste romantique de chef d’œuvre.


Yves Michaud à son domicile - Boulet/de Pontbriand Vieira


Merci à M. Michaud
Photographies réalisées par Anna de Pontbriand Vieira et Louis Boulet à son domicile
(photos non définitives pour le moment)

Entretien suivant : Thierry Marlat

mardi 29 novembre 2011

Entretiens photographiques - J.M. Lacabe




SYNTHÈSE

Le 27 octobre 2011 
Jean-Marc Lacabe est aujourd'hui directeur artistique de la Galerie du Château d'eau à Toulouse. Dans cet entretien, après avoir évoqué sa jeunesse et l'itinéraire personnel et professionnel qui l'a mené jusqu'ici, il discute la notion aujourd'hui ambivalente de la photographie. Alors que certains ouvrent une dichotomie entre "photographie d'artiste" et "photographie d'auteur", M. Lacabe abolit ces distinctions et affirme qu'il n'existe que des travaux photographiques, bons ou mauvais, qu'en aucun cas - que ce soient les Becher, Wall ou d'autres artistes - il n'existe de rupture esthétique, intentionnelle ou plastique entre eux et les autres photographes. Tout au plus s'installe une séparation de ces deux mondes dans les réseaux et les marchés, les marchés de l'art, plus intéressants financièrement attirant de plus en plus de photographes.




Merci à M. Lacabe
merci à Julie pour son aide

A suivre : Yves Michaud